mercredi 14 septembre 2011

L'INFERNAL TRAIL DES VOSGES 2011. LA COURSE

0h00 samedi 10 septembre 2011, les 140 coureurs du 1er ultra trail des Vosges sont dans le sas de départ. Je suis prêt, les jambes trépignent, la concentration est à son top, la température est bonne,le coeur tambourine aux premières fusées qui illuminent le ciel. Dans quelques instants, après le feu d'artifice tiré en notre honneur, la libération des illuminés des vosges...
Je crois que ça y est, les coureurs décomptent, 5,4,3,2,1 c'est parti. L'épiderme se dresse, l'odeur de la poudre, les applaudissements des bénévoles et supporters nous transcendent...les jambes sont légères, je cours sur les 2 kilomètres de plat histoire de lâcher la pression. Première montée et les sous bois sont déjà là. On entend des cloches retentir, des cris d'encouragement et ça pendant près d'une heure. INCROYABLE! Les bénévoles sont partout pour nous booster et faire de ce trail une fête.
Très vite je m'aperçois que cet Utra est dans le pur esprit Trail. Des montées ENOOORMES, des descentes très techniques. Heureusement les jambes répondent. Après plus de deux heures le premier ravitaillement pointe son nez. Petit arrêt histoire de remplir les gourdes, et c'est reparti. La nuit va s'écouler tranquillement au gré des difficultés. Je me sens bien, à tel point que je zappe un arrêt. Le jour est maintenant levé, mais pas les filles ( la vache,je sens que vais me faire des copines sur ce coup là)...
Encore quelques grimpettes,
 de l'escalade, si si, regardez où est la balise, tout en haut!
et c'est enfin l'heure du petit déjeuner.
47ème kilomètre. Soupe chaude, pâtes et gâteau. Miam, ça fait du bien. Je jette un oeil au chrono et là stupéfaction, j ai 1h30 d'avance sur mes prévisons! oula il va falloir que je me calme, moi qui ai l'impression d y aller cool.
Je redécolle le sourire aux lévres. Pas pour longtemps car une descente très raide et glissante fait son apparition. Je manque par deux fois de me gameller. ouf c est passé, mais j'y laisse des fibres musculaires!
Je me régale des paysage que m'offre les Vosges
Petit à petit la fatigue se fait ressentir, je gère tranquillement.
La fin de matinée voit le thermomètre grimper en flèche. Il me tarde d'arriver à la base de vie pour me reposer un peu et me changer. Une petite photo sur les hauteurs vosgiennes
Les 4 kil me séparant du ravito me semblent interminables. 14 heures de course et 74 ème km. Enfin une vraie pause! Douche, repas chaud,vêtements secs. Je récupère mes bâton que je n'avais pas pris pour la première partie. 30minutes d'arrêt et presque 2 heures d'avance sur le timing.
L'après midi se fait sous un soleil de plomb et des températures quasi caniculaire. Je me force à boire, pour ne pas me déshydrater. Le jambes deviennent lourdes, des crampes viennent me chatouiller. Je n'arrive plus à courir dans les descentes et les quadriceps sont douloureux. Les kilomètres semblent devenir de plus en plus en plus longs. J'ai l'impression d'avoir laissé le véloce Marc-O au dernier arrêt!
Je me motive tant que je peux. Le profil du terrain est toujours aussi accidenté, les pieds sont trempés par les différents marécages et autres mousses gorgées d'eau, les effets de la chaleurs s'ajoutent aux douleurs. Le moral n'est pas au beau fixe. Je marche où plutôt j'erre dans ces forêts de sapins. Les heures passent plus vite que les kilomètres. La descente vers Rupt est interminable et douloureuse, mais je sais que kinés et podologues seront au ravitaillement. 20h. J'arrive à la base de vie n°2 en marchant comme je peux car les ampoules sont nombreuses. 95ème kilomètre, je me fais masser puis soigner les pieds. Je me change. Le moral n'y est pas, la lucidité non plus. Les SUPER BÉNÉVOLES essaient de me booster. Je doute, je tourne en rond essayant de chasser les mauvaises pensées. Je remets mon sac sur le dos, prend mes bâtons, repars. Quelques mètres plus loin je rebrousse chemin. Je m'assoie quelques minutes essayant de réfléchir à la situation... encore 60 kilomètres à faire dans la souffrance, les pieds truffés d'ampoules et les muscles cramés.
Ma décision est prise. Je me dirige vers le pc course, dégrafe mon dossard et le pose sur la table comme on dépose les armes, presque soulagé.
Fin de l'aventure vosgienne avec un bilan malgré tout positif. Une distance de 95 kilomètres que je n avais encore jamais couverte, des temps de passage nettement améliorés par rapport aux différents trails que j'ai couru, la découverte d'une épreuve exceptionnelle tant au niveau de l'ambiance que du balisage et du parcours...
Vivement la prochaine course.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

BRAVO. Joli récit.

Thierry CAREL a dit…

Bravo Marc-O
Merci encore pour tout ce temps passe ensemble.
Et desole de ne pas avoir pu te relancer et donner plus de motivation pour repartir ensemble apres 20h de course.
Felicitation et a bientot peut etre
Thierry

Anonyme a dit…

Bravo, alors en projet pour cette année ?.

Addison a dit…

Good blogg post