Saint Jean des Ollières (63) 5h du matin, sous une pluie battante, une cinquantaine d'amoureux du trail s'apprêtent à avaler les 71 km et 2900 D+ que compte le trail des piqueurs. Malgré le temps médiocre, le moral est au beau fixe. Emmitouflé dans ma veste imperméable, capuche serrée, je trépigne à l'annonce du départ imminent. Comme à chaque fois l'adrénaline fait son apparition aux premières notes de musique, les frissons, les picots, l'émotion tout y est. Le speaker commence le décompte est c'est parti pour une nouvelle aventure sur des terres inconnues. Quelques mètres de goudron et la gadoue s'invite, bien collante et glissante à souhait. 5 minutes de course et les pieds sont trempés, plus de questions à se poser, droit devant et en avant. 5ème kilomètre, le pic du Courdeloups avec son enchevêtrement de cailloux (Chaos basaltique comme ils disent dans le pays). Ascension bien raide, guidée par les torches des bénévoles dans une odeur de pétrole. Obligation de poser les mains pour ne pas tomber. Enfin la descente sur plusieurs kilomètres avec tout de même quelques belles bosses. Attention à ne pas aller trop vite, les villageois veillent!
Les kilomètres vont s'enchainer accompagnés de belles difficultés dont la montée du château de Montmorin 17ème kil.
L'arrivée au premier ravito 19ème, verra la fin des précipitations laissant place à des rafales de vent.
La traversée de la vallée du Madet, cassante au possible avec franchissements de rivières histoire de rafraîchir les pieds déjà bien glacés.
A mon grand étonnement, la sortie de cette vallée passant par la grimpette de 200m D+, ne laissera pas trop de traces! les 8 derniers kilomètres de cette première boucle se feront tranquillou entre footing et marche rapide, au gré des glissades et des chutes sans gravité! 38ème km retour dans le village pour une pause casse croûte et mise au sec. Petit check-up. Malgré le manque d'entraînement, l'envie est là et rien n'entamera ma détermination. Envolées les idées d'abandon, c'est reparti. Les organisateurs avaient prévenu, la seconde boucle sera très technique. A peine sorti du village, ça grimpe! Direction le pique de la Garde avec à nouveau son chaos basaltique suivi d'une escalade jusqu'à la Vierge protectrice.
Le power commence diminuer, les descentes glissantes en mode Candéloro laissent peu de place à la récupération. Technique de chez technique! Les difficultés ne vont cesser de s'enchaîner. 45ème montée d'Ischamp et ses 110m D+, suivi d'une autre pente technique.
Pierre, rencontré peu avant la fin de la première boucle, me rejoint et nous continuons ensemble le parcours. Heureusement car en gros, du 48ème jusqu'au ravito du 64ème kilomètre, ça ne sera que succession de pentes sevrèrent
Pierre, rencontré peu avant la fin de la première boucle, me rejoint et nous continuons ensemble le parcours. Heureusement car en gros, du 48ème jusqu'au ravito du 64ème kilomètre, ça ne sera que succession de pentes sevrèrent
et traversés plus ou moins acrobatiques de ruisseaux...
Le tout dans un cadre sauvage et magnifique.
Vidés par ces obstacles et les intempéries dont la grêle, nous abordons le dernier ravitaillement avec le sourire. Petit sandwich histoire de se remettre de nos émotions et on redémarre. Plus que 7 kilomètres! Coup d'oeil au chrono, et pour se booster davantage dernier objectif fixé, passer sous les 12h de courses. Tant bien que mal nous nous relançons entre marche et trottinage. Les organisateurs nous nous épargnerons rien puisque jusqu'au derniers kilomètre le parcours restera gratiné! Enfin au loin se dessine Le village, les douleurs s'oublient, le bitume nous permet d'allonger de quelques centimètres notre foulée bizaroide et nous franchissons main dans la main cette ligne d'arrivée tant attendue. 11h57 et 45secondes! Objectifs atteints: finisher et dans les temps! Yeees! Après une brève interview, direction le ravito. Nous nous congratulons Pierre et moi heureux de nous être motivés l'un et l'autre. Magie du trail, les mauvais moments se transforment en bons souvenirs et les nouvelles rencontres deviennent de vieilles connaissances...
Vivement le prochain ultra...